Je ne sais pas si un jour tu liras ces mots, mais peu importe. J’ai longtemps gardé ça en moi, en essayant de faire comme si de rien n’était, en me convainquant que je finirais par oublier. Mais la vérité, c’est que ce que tu m’as fait, je ne l’oublierai jamais. Pas parce que je t’aime encore, pas parce que je suis incapable de tourner la page, mais parce que certaines blessures marquent à vie. Elles ne disparaissent pas avec le temps, elles deviennent juste des cicatrices qu’on apprend à porter.
Tu m’as brisé(e). Peut-être que pour toi, ce n’était rien, juste une histoire parmi d’autres, un passage sans importance. Peut-être que pour toi, ce n’était qu’un jeu, une parenthèse, un moment agréable avant de passer à autre chose. Mais pour moi, c’était tout. Je t’ai donné mon amour, ma confiance, mon énergie. Je t’ai cru quand tu me disais que je comptais, que tu tenais à moi. Et pourtant, tu es parti(e) comme si rien de tout ça n’avait existé. Comme si je n’avais jamais eu d’importance.
J’ai cherché à comprendre. J’ai retourné la situation dans ma tête des centaines de fois. Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ? Est-ce que j’ai dit un mot de trop ? Est-ce que j’ai été trop, ou pas assez ? J’ai tout analysé, tout remis en question. Mais en réalité, la réponse est simple : ce n’est pas moi qui ai échoué, c’est toi qui n’as jamais su aimer.
Je me souviens des nuits entières où je ne trouvais pas le sommeil, où ton absence me pesait comme une enclume sur la poitrine. Chaque souvenir revenait me hanter, chaque mot que tu avais dit résonnait dans ma tête. J’aurais voulu comprendre ce que j’avais raté, ce que j’aurais pu faire différemment. Mais maintenant, je sais. Ce n’était pas de l’amour. Pas un amour réciproque, en tout cas. C’était un mirage, une illusion que je me suis construite en espérant que tu ressentes la même chose. Mais toi, tu ne ressens pas. Tu prends, tu profites, et quand ça ne t’arrange plus, tu laisses derrière toi des ruines encore fumantes.
J’ai souffert. Oh oui, j’ai souffert. J’ai eu mal, j’ai ressenti cette douleur qui te tord l’estomac et qui t’empêche de respirer. J’ai ressenti cette trahison, ce vide, cette impression que rien ne pourra jamais être réparé. Mais aujourd’hui, j’ai quelque chose à te dire. Tu ne m’as pas détruit(e).
Au contraire, tu m’as appris. Tu m’as montré exactement ce que je ne veux plus jamais vivre. Grâce à toi, j’ai compris ma valeur. J’ai compris que l’amour ne devrait jamais être une lutte, un combat où l’un donne tout pendant que l’autre prend sans jamais rendre. J’ai compris que je mérite bien plus qu’un amour à moitié, qu’une présence incertaine, qu’une personne incapable d’assumer ce qu’elle déclenche chez les autres.
J’ai appris que les promesses ne valent rien quand elles sont dites sans engagement. J’ai appris que les mots sont vides quand ils ne sont pas soutenus par des actes. J’ai appris que ce n’est pas moi qui suis trop intense, trop exigeant(e), trop sensible. Ce n’est pas moi qui ai un problème. C’est toi qui n’as jamais su te donner pleinement. C’est toi qui fuis dès que les choses deviennent sérieuses, dès que la vérité te rattrape.
Alors non, je ne te remercie pas. Je ne vais pas te donner ce luxe. Mais je vais te dire une chose : je me remercie, moi, d’avoir eu la force de me relever. Je me remercie d’avoir surmonté cette douleur, d’avoir appris à reconstruire ce que tu avais brisé. Parce que oui, j’ai souffert. Oui, j’ai pleuré. Oui, j’ai cru que je ne m’en remettrais jamais. Mais aujourd’hui, je suis toujours là. Et je suis plus fort(e) que jamais.
Aujourd’hui, je n’attends plus rien de toi. Pas d’explication, pas de regret, pas de retour. Tu fais partie du passé, et c’est la meilleure place que tu puisses avoir.
Si un jour tu te rends compte de ce que tu as perdu, si un jour tu comprends l’impact de tes actes, ne crois pas que je serai là pour t’accueillir à bras ouverts. Ce temps-là est révolu. Ce que nous avions – ou plutôt ce que je pensais que nous avions – appartient à un autre temps. À une version de moi qui ne reviendra pas.
Je ne suis plus la personne que j’étais quand tu m’as laissé(e). J’ai changé. J’ai grandi. J’ai appris à me reconstruire sans toi. J’ai appris à retrouver le sourire sans avoir besoin de ton regard. Je suis devenu(e) une version de moi que tu n’auras jamais connue. Et je sais que si tu me croisais aujourd’hui, tu ne me reconnaîtrais pas.
Et si un jour tu réalises ce que tu as perdu, souviens-toi que c’est trop tard.
Parce que moi, j’ai enfin compris que l’amour, le vrai, ne se mendie pas. Il ne se quémande pas. Il se vit pleinement, avec une personne qui est prête à s’engager, à aimer sincèrement et à donner autant qu’elle reçoit.
Et cette personne, ce n’était pas toi.
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