Tu penses faire tes propres choix. Tu crois que t’es libre. Autonome. Détaché de tout ça. Tu vis ta vie, tu avances, tu décides. Et pourtant… parfois, t’agis sans comprendre pourquoi. Tu réagis de façon excessive à certaines situations. Tu t’écrases. Tu contrôles. Tu donnes trop. Tu disparais.
Et si ce que tu vis là… c’était pas vraiment « toi » ? Et si tu portais encore les échos de leur voix, de leurs silences, de leurs regards ?
Parce que oui : même sans le vouloir, on hérite de comportements. De réflexes. De schémas mentaux. De façons de survivre qu’on a intégrées tellement tôt qu’on les croit naturelles. On les répète, comme si c’était normal. Parce qu’on a grandi dedans. Parce qu’on a appris à survivre avec. Par mimétisme. Par loyauté inconsciente. Par simple nécessité.
Le pire ? C’est qu’on s’en rend même pas compte. Jusqu’à ce qu’un jour, t’aies le sentiment de tourner en rond. De rejouer les mêmes scènes. De pas comprendre pourquoi tu souffres alors que « rien ne justifie vraiment ça ». Alors tu grattes un peu. Et tu réalises que t’es en train de rejouer des morceaux d’un scénario que t’as pas écrit. Des réactions qui datent d’un autre temps. Des réflexes qui t’ont protégé autrefois, mais qui te freinent aujourd’hui.
Voici 4 comportements que t’as peut-être intégrés sans le savoir. Et qui te jouent encore des tours aujourd’hui, même si tu crois les avoir laissés derrière toi.
1. Tu minimises ce que tu ressens (parce qu’on t’a appris que c’était “rien”)
Tu dis « ça va » alors que non. Tu ravales. Tu relativises. Tu rigoles alors que t’as mal. Tu coupes court à tes propres émotions avant même qu’elles aient eu le temps de se poser. Tu préfères faire comme si de rien n’était plutôt que de montrer que t’as mal.
Pourquoi ? Parce qu’on t’a peut-être appris, consciemment ou non, que tes émotions étaient gênantes. Inutiles. Exagérées. Qu’il fallait être fort, discret, contrôlé. Que pleurer, c’était « faire un cinéma ». Que parler de ce que tu ressens, c’était « se plaindre ». Alors tu t’es adapté. Tu t’es construit une carapace. Tu t’es mis en veille.
Aujourd’hui encore, tu doutes de toi. Tu doutes de ce que tu ressens. Tu crois que t’en fais trop. Tu te juges avant même de t’écouter. Et tu t’éteins à petit feu. Tu t’abandonnes à chaque fois que tu fais passer l’apparence de force avant ta vérité intérieure. Tu vis en sursaut émotionnel, à moitié connecté à toi-même.
Mais ressentir n’est pas un luxe. C’est vital. Et te reconnecter à tes émotions, c’est aussi te reconnecter à ta liberté.
2. Tu portes les problèmes des autres (comme si c’était ton rôle)
T’es toujours celui ou celle qui gère. Qui écoute. Qui arrange. Qui sauve. Même quand personne te l’a demandé. Tu prends sur toi. Tu te fais l’éponge émotionnelle de ton entourage. Tu portes les conflits, les douleurs, les tensions… comme si c’était normal.
T’as grandi en comprenant que ton rôle, c’était d’apaiser les tensions. De faire en sorte que les autres aillent bien. Même si toi, t’allais mal. T’as peut-être été celui ou celle qui devait « ne pas faire de vagues », « ne pas déranger », « tenir la maison ». Tu t’es senti responsable, très tôt. Tu t’es construit comme un bouclier.
Alors aujourd’hui, tu continues. Tu portes encore des poids qui ne sont pas les tiens. Tu t’oublies. Tu te sacrifies. Tu crois que c’est ça, aimer. Alors que c’est juste t’effacer. Et au fond, tu t’épuises à vouloir régler un monde qui ne t’appartient pas. Tu vis en hypervigilance émotionnelle, toujours aux aguets.
Mais tu n’es pas une solution. Tu es une personne. Et tu as le droit de poser ce qui n’est pas à toi.
3. Tu contrôles tout (parce que t’as grandi dans l’instabilité)
T’aimes pas les surprises. Les imprévus te foutent la boule au ventre. T’as besoin de tout maîtriser, tout organiser, tout anticiper. Tu planifies tout. Tu laisses rien au hasard. Tu surveilles. Tu ajustes. Tu contrôles. Même les gens. Même tes réactions. Même tes émotions.
Pourquoi ? Parce qu’enfant, t’as peut-être grandi dans un environnement où rien n’était fiable. Où les adultes étaient imprévisibles. Où les émotions explosaient sans prévenir. Où tu devais deviner. Te protéger. Prendre de l’avance pour ne pas être pris au dépourvu. Tu t’es construit une sécurité intérieure basée sur l’hyper-contrôle.
Alors aujourd’hui, tu contrôles. Tu te méfies. T’as du mal à lâcher. Même dans l’amour. Même dans la douceur. Parce que pour toi, la sécurité, c’est le contrôle. Mais le vrai apaisement, c’est pas de tout tenir. C’est de pouvoir enfin poser ce que t’as jamais pu déposer. C’est de pouvoir exister sans devoir gérer tout le temps. C’est de pouvoir te sentir en sécurité, même dans l’inconnu.
4. Tu cherches la perfection (parce qu’on t’a appris que “ça” te rendait aimable)
T’as du mal à rater. À montrer tes failles. T’es dur avec toi-même. Exigeant. Intransigeant. Tu veux pas décevoir. Tu veux prouver. Tu veux mériter. Et tu vis avec un juge intérieur qui te laisse jamais en paix. Tu ne t’autorises jamais à être « juste toi ».
Pourquoi ? Parce qu’on t’a peut-être appris que l’amour était conditionnel. Que t’avais de la valeur seulement quand tu réussissais. Quand tu faisais bien. Quand tu ne dérangeais pas. Quand t’étais « parfait ». Quand t’étais le ou la meilleur(e).
Alors t’en fais trop. Tu portes un masque. Tu t’interdis l’erreur. Tu vis sous pression constante. Et tu crois que c’est normal. Tu crois que c’est ça, être responsable. Être adulte. Mais t’as juste oublié que t’avais le droit d’être humain. Le droit de flancher. Le droit d’être aimé, même quand tu tombes. Même quand tu rates. Même quand tu dis « je sais pas ».
Ces comportements, tu les as pas choisis. Tu les as hérités. Et ça ne fait pas de toi quelqu’un de brisé. Ça fait de toi quelqu’un de blessé. Quelqu’un qui s’est adapté. Quelqu’un qui a fait comme il pouvait, avec ce qu’il avait. Quelqu’un qui a essayé de survivre dans un monde qu’il ne comprenait pas encore.
Mais maintenant, t’as le droit de faire autrement. T’as le droit de te libérer. De questionner. De réapprendre. De poser ce qui ne t’appartient plus. De reconstruire ta propre façon d’aimer, de réagir, de vivre. Pas en rejetant tout, mais en choisissant enfin ce que tu veux garder.
Et si tu veux commencer à te reconnecter à toi-même, à ta vérité, à ce que tu ressens vraiment (et pas ce qu’on t’a appris à ressentir), je te recommande les 52 exercices pour te reconnecter à toi-même, créés par Francis Machabée, une personne que je trouve sincèrement inspirante, et un expert reconnu en psychologie positive. C’est simple, puissant, et ça t’aide à te retrouver… sans les voix du passé.
Parce qu’au fond, t’es pas obligé de continuer à jouer un rôle que t’as jamais voulu. T’as le droit d’être toi, pour de vrai. Sans masque. Sans performance. Juste toi, libre.
À lire aussi : L’enfant sage devenu adulte invisible : l’histoire qu’on ne raconte jamais