Je vais te le dire franchement : j’ai été élevé catholique. J’ai fait ma première communion, j’ai suivi le programme, j’ai récité des prières que je comprenais à moitié. J’ai joué le jeu, comme beaucoup, parce que c’est ce qu’on nous enseignait, ce qu’on nous imposait presque. C’était la norme.
Et comme beaucoup, j’ai arrêté d’y croire… sans jamais oser le dire tout haut. Pas par rébellion. Pas par haine. Juste parce qu’à un moment, j’ai eu besoin de comprendre par moi-même. J’ai pris du recul, j’ai observé, j’ai ressenti. Et ce que j’ai trouvé, c’est pas une réponse dans une institution, c’est une vérité que je ressentais déjà au fond de moi : tu peux croire à l’amour, à Dieu, à quelque chose de plus grand… sans devoir te plier à un système figé, opaque, qui te parle de lumière mais refuse de voir l’ombre en lui-même.
Voici 5 malaises profonds que l’Église ne reconnaîtra jamais… mais que beaucoup d’entre nous portent en silence. Et peut-être que toi aussi, tu te reconnaîtras dans ces lignes. Parce que parfois, il suffit d’entendre une vérité qu’on n’a jamais osé formuler pour sentir qu’on n’est pas seul. Et ça, ça change tout.
1. Le message n’a pas évolué avec le monde
On vit dans une époque où tout change : nos façons d’aimer, de penser, de travailler, de vivre. On parle de santé mentale, d’identité, de quête de sens, de respect des différences. On explore, on remet en question, on cherche de nouvelles vérités plus alignées avec notre expérience humaine actuelle. Le monde avance, et les consciences aussi.
Mais l’Église ? Elle continue à prêcher des dogmes figés, comme si rien n’avait changé depuis le Moyen-Âge. Les réponses sont restées les mêmes, alors que les questions ont changé du tout au tout. On ne parle plus seulement de “bien” ou de “mal”, on parle de nuances, d’empathie, de sensibilité, d’ouverture.
Tu veux parler de ton anxiété, de ton orientation, de ton besoin de sens en dehors d’un Dieu punitif ? T’as plus de chances de trouver de la compassion sur TikTok qu’au confessionnal. Et c’est pas un hasard. C’est parce que la vie moderne ne rentre plus dans les cases anciennes. Elle déborde, elle dérange, elle casse les cadres. Et l’Église n’a pas su s’y adapter.
Ce décalage, c’est un malaise profond : on est en 2025, mais dans l’Église, on dirait qu’on est encore en 1525. Et le silence autour de cette incohérence crée une fracture qui pousse de plus en plus de gens à chercher ailleurs. Pas parce qu’ils rejettent Dieu. Mais parce qu’ils veulent un Dieu qui écoute, qui évolue, qui s’adapte. Pas un Dieu figé dans des textes qu’on interprète encore comme au siècle dernier.
2. L’amour rassemble, la religion divise
Là, on touche un nerf. L’amour, c’est universel. C’est la base de toutes les religions. L’amour devrait être ce qui unit, ce qui transcende les dogmes, ce qui relie les humains au-delà des livres et des rituels. On devrait tous pouvoir se retrouver là-dedans, peu importe nos différences.
Mais à force de vouloir être “la vraie foi”, chaque religion finit par tirer la couverture de son côté. L’Église catholique a passé des siècles à désigner ceux qui pensent autrement comme des hérétiques, des perdus, des âmes à convertir. Et cette logique de domination douce se poursuit encore aujourd’hui.
Et encore aujourd’hui, ce discours subsiste sous une forme douceâtre, mais toujours présente. Une forme de paternalisme spirituel qui décide pour toi ce que tu dois croire, ressentir, aimer. Ce n’est plus de la foi, c’est du conditionnement culturel.
Moi, je crois à l’amour. Vraiment. L’amour qui unit, pas celui qui juge. L’amour qui accueille, pas celui qui trie. L’amour qui élève, pas celui qui condamne. Et ça, je le retrouve dans les regards humains, dans la nature, dans les silences vrais… rarement dans les discours tout faits de la chaire.
Quand la religion devient un filtre au lieu d’être un pont, on a un vrai problème. Et ce problème, il se sent. Il crée de la distance, de la méfiance, de l’évitement. Alors qu’en théorie, la religion devrait rapprocher. Elle devrait être un refuge, pas une étiquette.
3. L’Église te demande encore de payer… même quand t’en veux plus
Ce point-là, il me fait grincer des dents. Tu vas à une messe (rarement, soyons honnêtes), et voilà le panier qui passe. Tu te sens presque obligé. Parce que sinon, ça paraît mal. T’as pas envie d’être jugé par la vieille dame dans la rangée devant. Tu t’excuses presque intérieurement de ne pas avoir de monnaie. Tu culpabilises. Et ça, c’est un malaise en soi.
Mais… attends. Ces bâtiments sont souvent entretenus avec des fonds publics. Et l’institution bénéficie d’exemptions fiscales, de dons déductibles, de privilèges que peu d’autres structures ont. L’Église vit bien. Très bien, même. Et pourtant, elle demande encore.
Alors pourquoi faudrait-il encore sortir la monnaie ? Parce que sinon, tu serais un mauvais croyant ? Parce que tu serais “radin spirituellement” ? Non. La vérité, c’est que le modèle est vieillissant, mais il tient encore debout en partie grâce à cette pression silencieuse.
T’as déjà payé avec tes taxes. Et maintenant, tu dois payer pour le spectacle aussi ? C’est pas de la foi, c’est du business à peine déguisé. Et le pire, c’est que ce malaise est devenu normal. Comme si c’était une coutume sacrée. Mais une coutume qui dérange, c’est pas un rite, c’est une dissonance. Et ça, il est grand temps de le dire tout haut.
4. Les rôles ne sont pas égaux (et personne n’en parle)
Pourquoi un prêtre doit être un homme ? Pourquoi une femme ne peut pas célébrer une messe, prononcer des sacrements, guider une communauté ? Pourquoi, en 2025, une femme ne peut pas porter un rôle spirituel au même niveau qu’un homme ?
On est en 2025. Partout ailleurs, on parle de parité, d’équilibre, de reconnaissance. On met en valeur les compétences, les talents, la sagesse, peu importe le genre. Sauf dans l’Église.
Mais l’Église, elle, campe sur des traditions poussiéreuses. Et le pire, c’est que beaucoup de croyants trouvent ça normal. Comme si Dieu avait dit, noir sur blanc : “Les femmes, à la cuisine spirituelle.”
Désolé, mais cette inégalité structurelle, c’est pas de la foi. C’est juste du patriarcat recyclé en robe blanche. Et tant qu’on refusera de remettre ça en question, ce malaise continuera de grandir. Il prendra racine dans les silences, dans les regards, dans les absences.
C’est une blessure invisible, mais bien réelle. Une fracture silencieuse qui empêche l’Église de rejoindre pleinement les gens d’aujourd’hui. Parce que oui, les gens d’aujourd’hui veulent de la justice. Pas des privilèges masqués en sacré.
5. Tu peux croire à plus grand… sans passer par l’Église
Peut-être que tu ressens ça toi aussi : une sorte de vide, un manque, mais sans savoir quoi mettre dedans. Et si ce vide, c’était justement l’espace pour autre chose ? Une spiritualité plus libre. Une foi plus intime. Une connexion plus humaine. Un retour à soi, à l’essentiel, sans décor imposé.
Moi, j’ai trouvé des réponses ailleurs : dans la nature, dans les conversations vraies, dans le silence. Pas dans les vitraux. Pas dans les sermons qui finissent toujours par une menace ou une morale. Mais dans l’humilité des choses simples. Dans la puissance d’un moment vrai.
Croire, ça ne veut pas dire obéir. Croire, ça peut être choisir. Et aujourd’hui, je choisis d’être libre. Libre de penser, de ressentir, d’évoluer, sans me sentir coupable de ne pas suivre une structure qui ne me reflète plus.
La vérité, c’est que beaucoup de gens croient encore. Mais ils ne croient plus comme avant. Et surtout, ils ne veulent plus qu’on leur dise comment croire. Ils veulent le vivre, le ressentir, le construire. Par eux-mêmes. À leur façon.
Si toi aussi, tu ressens ce besoin de te reconnecter à quelque chose de plus grand, sans dogmes, sans culpabilité, sans pression, je te recommande vivement ces 52 exercices conçus par Francis Machabée. C’est un expert en psychologie positive que je trouve sincèrement inspirant, et ses exercices m’ont permis de me retrouver, en dehors de tout cadre rigide.
Prends ce temps pour toi. Pour ta vérité. Pour ta liberté intérieure.
Et il y a une dernière chose que je dois dire, parce qu’elle fait partie de ce qu’on ressent tous, même si peu osent le formuler clairement.
Comment faire confiance à une institution qui, pendant des années, a préféré protéger son image plutôt que ses enfants ? On a tous entendu ces histoires de prêtres abuseurs. Et pourtant, tout continue comme si de rien n’était. Silence, pardon, transfert, et on recommence.
Tu peux pas parler d’amour, de foi, de lumière… si tu refuses de regarder en face l’ombre que tu portes. Ça aussi, c’est un malaise. Un vrai. Et tant qu’il ne sera pas reconnu, il sera impossible de reconstruire une confiance sincère. Parce que croire, c’est aussi se choisir soi. Et c’est peut-être là que commence la vraie foi : celle qui ne vient pas de l’extérieur, mais de l’intérieur.
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