Quand t’étais petit, t’as vécu des trucs. Des silences, des absences, des critiques, des injustices. Des choses qui t’ont blessé. Que t’as pas toujours comprises. Mais à un moment, consciemment ou pas, t’as fait des promesses. À toi-même. Des pactes intérieurs. Des engagements silencieux censés te protéger de la douleur, de l’humiliation, du rejet.
Sauf qu’aujourd’hui… ces promesses te bouffent la vie. Elles dirigent tes choix. Elles sabotent tes relations. Elles te coupent de toi-même. Elles t’enferment dans un mode de fonctionnement automatique, réactif, et souvent invisible. Tu crois agir en liberté, mais en réalité, tu obéis à des règles dictées par un enfant blessé.
Voici 4 promesses que tu t’es probablement faites petit… et qui continuent, encore aujourd’hui, à t’empoisonner l’existence. Et la première étape pour s’en libérer, c’est de les reconnaître. Pas pour les juger. Mais pour les comprendre. Et pour enfin passer à autre chose.
1. « Je ne dépendrai jamais de personne. »
Tu l’as faite quand on t’a laissé tomber. Quand t’as compris que tu pouvais pas vraiment compter sur les autres. Quand t’as vu que celui ou celle qui aurait dû être là… ne l’était pas. Alors t’as décidé que t’allais devenir fort. Autonome. Indépendant. Solide comme un roc. Tu t’es dit : « Plus jamais je ne serai vulnérable. Plus jamais je ne me sentirai abandonné. »
Et t’as réussi. Tu gères. Tu fais tout tout(e) seul(e). T’attends rien de personne. Tu règles tes galères, tu portes les charges, tu encaisses. Bravo.
Mais au fond, t’es épuisé(e). Tu portes tout. Tu te coupes de l’aide. Tu refuses la vulnérabilité. Tu te méfies de ceux qui veulent t’épauler. Et tu passes à côté de la vraie intimité, celle qui naît quand on ose demander, quand on laisse l’autre entrer. Celle qui ne repose pas sur la dépendance, mais sur la co-construction.
Cette promesse t’a sauvé la peau quand t’étais enfant. Elle t’a donné une illusion de sécurité. Mais aujourd’hui, elle t’isole. Elle t’empêche de construire des relations sincères, profondes, nourrissantes. Tu crois être libre, mais t’es enfermé(e) dans une autonomie défensive. Une indépendance qui a un goût de solitude.
Et si aujourd’hui, tu choisissais autre chose ?
2. « Je ne montrerai jamais mes émotions. »
Un jour, t’as pleuré… et on t’a jugé. On t’a dit d’arrêter. D’être fort. De ne pas faire de vagues. Peut-être qu’on s’est moqué. Peut-être qu’on t’a ignoré. Peut-être que t’as compris que montrer ce que tu ressens, c’était dangereux. Alors t’as refermé la porte. Et tu l’as bien verrouillée.
T’as appris à tout garder pour toi. À sourire quand ça brûle à l’intérieur. À dire « ça va » même quand ça hurle. Tu t’es fabriqué un masque. Un rôle. Une version acceptable de toi-même. Et t’as cru que c’était ça, être adulte : être stoïque, solide, imperturbable.
Aujourd’hui, tu crois que tu maîtrises. Que tu contrôles. Mais t’es juste en train d’exploser à l’intérieur. Tu bloques tes ressentis. Tu fais semblant. Et tu t’étonnes que les autres ne te comprennent pas ? Que tes relations manquent de profondeur ?
Montrer tes émotions, c’est pas être faible. C’est être vivant. C’est dire : « Je suis là, tel que je suis. » Et c’est ce qui permet à l’autre de vraiment t’aimer pour qui tu es. Pas pour le masque que tu portes. Pas pour la performance que tu offres. Pour ton vrai visage. Même tremblant.
Et ce visage-là mérite d’être vu. Pour de vrai.
3. « Je ne laisserai jamais quelqu’un m’approcher trop près. »
T’as aimé. T’as fait confiance. Et t’as été blessé. Trahi. Ignoré. Alors t’as appris à maintenir la distance. À sourire, mais à l’extérieur. À laisser les gens entrer jusqu’à un certain point… mais pas plus loin. T’as mis une alarme invisible autour de ton cœur. Et personne n’a le code.
Tu crées une illusion d’ouverture, mais t’as toujours un pied sur le frein. Et le pire ? C’est que tu crois que c’est normal. Que c’est ta nature. Non. C’est une protection. Un blindage. Une carapace forgée dans la peur et le manque de sécurité affective. Tu veux éviter la douleur… alors tu évites l’attachement.
Mais tu sais quoi ? Tant que cette promesse reste active, tu vivras dans des demi-relations. T’auras des échanges tièdes, des liens en surface. Rien de vrai. Rien d’intense. Rien de pleinement vivant. Tu risques de passer à côté de ce que ton cœur réclame vraiment : un lien profond, nu, brut, honnête. Un amour qui touche jusqu’à l’os.
Et ce lien-là… il mérite que tu baisses la garde.
4. « Je ne serai jamais comme eux. »
Tu l’as pensé en regardant les adultes autour de toi. Autoritaires. Abusifs. Hypocrites. Menteurs. Durs. Et t’as juré que jamais tu ne deviendrais comme ça. T’as fait le serment d’être différent. D’être meilleur. D’être l’inverse absolu.
Alors t’es devenu l’extrême inverse. Gentil(le). Lisse. Toujours dans l’adaptation. Tu dis jamais non. Tu veux plaire. Tu veux réparer. Tu veux faire mieux. Mais à force de vouloir être l’opposé, t’as oublié d’être toi. T’as oublié que tu avais aussi des besoins, des limites, des colères légitimes. Tu t’es auto-censuré(e).
Et tu reproduis, sans t’en rendre compte, une autre forme de violence : celle qu’on se fait à soi-même quand on s’interdit d’être entier, complexe, nuancé. Celle du sacrifice permanent, du contrôle de soi à outrance. Celle qui dit : « je n’ai pas le droit de décevoir ». Et tu t’épuises.
Tu veux être différent ? Commence par être vrai. Pas parfait. Juste toi. Avec tes zones d’ombre. Tes failles. Tes contradictions. Parce que c’est ça, être adulte : assumer son humanité.
Et te foutre enfin la paix.
Ces promesses t’ont protégé. Mais elles te détruisent.
Ce sont des mécanismes de survie. Pas des choix conscients. Pas des valeurs. Des stratégies que ton esprit a mises en place pour te permettre de traverser une époque où t’avais pas les ressources, pas les mots, pas les repères. T’étais un enfant qui faisait de son mieux dans un monde trop grand, trop dur, trop confus.
Mais aujourd’hui, t’as grandi. T’as le droit de revisiter ces promesses. De les comprendre. De les remercier… et de les laisser partir. Parce que tu mérites plus qu’un automatisme. Tu mérites une vie choisie, pas subie. Une vie construite avec conscience. Avec tendresse. Avec courage.
Si tu veux vraiment sortir de ce schéma, reconnecte-toi à l’enfant que t’as été. Donne-lui ce qu’il n’a pas reçu. Et surtout, ouvre la porte à l’adulte que tu veux devenir. Pas celui qui répète. Celui qui guérit. Celui qui ose.
Pour ça, je te recommande sincèrement les 52 exercices conçus par Francis Machabée, une personne que je trouve profondément inspirante, et un expert reconnu en psychologie positive. Ce qu’il propose, c’est pas des astuces magiques : c’est une vraie reconnexion à soi, solide, simple, et puissante. Un chemin de retour vers toi-même. Vers ce que t’as toujours été, avant de devoir te protéger.
T’as pas besoin de rester fidèle à des promesses faites par un enfant blessé. T’as le droit de changer de règles. T’as le droit de guérir. T’as surtout le droit d’être libre. Entièrement. Maintenant. Pour de bon.
À lire aussi : 6 blessures d’enfance qui contrôlent encore ta vie d’adulte