Il y a des phrases qui reviennent souvent sur un lit de mort. Des confidences qu’on entend dans les derniers instants. Des aveux, bruts, sans filtre. Parce qu’à ce moment-là, plus rien d’autre compte. Ni l’orgueil. Ni l’apparence. Ni le paraître. Rien d’autre que l’essentiel. Rien d’autre que ce qu’on aurait dû faire. Ou dire. Ou vivre. Et qu’on a laissé filer.
Et crois-moi, ce n’est jamais des trucs du genre : « J’aurais donc dû répondre à plus de courriels. » Ou « J’aurais donc dû garder ma maison plus propre. » Ou encore « J’aurais donc dû travailler plus d’heures. »
Non. Jamais. Zéro fois. Ça n’existe pas. Les vrais regrets, les plus lourds, les plus déchirants… ce sont toujours les mêmes. Et tu sais c’est quoi ? Ce ne sont pas les erreurs.
C’est les non-dits. Les mots qu’on a avalés trop souvent. C’est les occasions laissées passer. Les élans étouffés. C’est les envies qu’on a enterrées pour faire plaisir aux autres. C’est les passions étouffées par la peur. Les rêves rangés au fond du tiroir. Les moments de vérité qu’on a laissé filer, faute de courage ou par habitude de se taire.
C’est d’avoir joué petit. Toute une vie. Par confort. Par peur. Par conformisme. Par « prudence ». Par fausse sagesse. Et quand tu arrives au bout, tu comprends que c’est le plus gros piège de tous. Celui qui te laisse un goût amer dans la bouche. Celui qui te fait dire : « J’aurais donc dû… vivre plus grand. J’aurais donc dû vivre plus vrai. Plus aligné. Plus libre. »
Les gens ne regrettent pas leurs erreurs. Ils regrettent leurs silences.
Ce n’est jamais l’échec qui fait le plus mal. Ce qui fait le plus mal, c’est tout ce qu’on n’a pas osé dire. Les « je t’aime » gardés en prison. Les pardons jamais demandés. Les excuses jamais faites. Les vérités qu’on a bloquées dans sa gorge pendant des années.
Les gens regrettent les bras qu’ils n’ont pas ouverts. Les regards qu’ils n’ont pas soutenus. Les ponts qu’ils ont laissés brûler par orgueil. Ils regrettent d’avoir pensé que le temps allait les attendre. Spoiler : le temps n’attend personne. Il avance. Il file. Il dévore.
Un jour, tu te retrouves face à face avec tout ce que t’as pas dit. Tout ce que t’as pas fait. Tout ce que t’as pas osé. Et crois-moi, c’est violent. C’est brutal. Parce que tu ne peux plus rien y changer. Et ce que tu pensais avoir évité en te taisant… c’est exactement ce qui finit par te rattraper.
Parce que le non-dit, il pourrit de l’intérieur. Il devient un poids dans le cœur. Il devient des regrets qui te réveillent la nuit. Des « si seulement » qui tournent en boucle dans ta tête. Et à un moment donné, tu te rends compte que le silence t’a coûté bien plus cher que la vérité ne l’aurait jamais fait.
Les gens ne regrettent pas leurs échecs. Ils regrettent d’avoir joué petit.
Prendre des risques et se planter ? Ça passe. Avoir essayé et s’être trompé ? Ça guérit. Changer de job, de ville, de vie… et rater ? C’est formateur. Ça rend vivant. Ça laisse des histoires à raconter. Ça laisse même des souvenirs qu’on aime répéter en riant plus tard.
Mais ne rien tenter… par peur de rater ? C’est ça qui laisse des cicatrices invisibles. Des regrets qui rongent doucement, silencieusement. Parce que la vie, ce n’est pas une partie de cache-cache où tu gagnes à rester planqué. La vie, c’est fait pour être vécue. Pour être risquée. Pour être habitée pleinement.
Personne, à 80 ans, ne dit : « Heureusement que je me suis censuré toute ma vie. » Mais beaucoup disent : « Si seulement j’avais osé plus souvent. » Si seulement j’avais mis mes tripes sur la table. Si seulement j’avais arrêté de jouer safe. Si seulement j’avais arrêté d’attendre le moment parfait qui, au fond, n’existe jamais vraiment.
Les gens ne regrettent pas ce qu’ils ont perdu. Ils regrettent de ne pas s’être choisis.
Ils regrettent d’avoir tout donné aux autres. Leur temps. Leur énergie. Leur attention. Leur amour. Et d’avoir oublié de se donner à eux-mêmes. D’avoir cru que s’oublier, c’était noble. Que se sacrifier, c’était normal. Que s’effacer, c’était aimer.
Ils regrettent de s’être effacés. D’avoir mis leur bonheur au dernier rang. De s’être trahis pour plaire. De s’être niés pour être acceptés. À force de vouloir être parfait pour tout le monde, ils ont fini par se perdre eux-mêmes. Et ça, ça laisse un vide que rien ne remplit. Pas l’argent. Pas les diplômes. Pas les likes. Pas les trophées. Pas les titres. Rien.
Parce qu’à force de dire oui aux autres, on finit par dire non à soi-même. Et c’est ce non-là qui fait mal longtemps.
Ce que les vieux disent… trop tard.
« J’aurais dû dire non plus souvent. » « J’aurais dû suivre mon instinct. » « J’aurais dû m’écouter davantage. » « J’aurais dû arrêter d’avoir peur de déplaire. » « J’aurais dû vivre plus pour moi. »
Pas pour être égoïste. Mais pour être vivant. Pour se sentir entier. Pour être en paix quand arrive la dernière ligne droite. Pour pouvoir se regarder dans le miroir et se dire : « J’ai vraiment vécu. Vraiment. Sans me trahir. Sans me retenir. Sans me diminuer. »
Parce qu’à la fin, on ne regrette jamais d’avoir été soi. On regrette d’avoir passé sa vie à être ce que les autres attendaient. À remplir un rôle qui n’était pas le sien. À porter un masque trop lourd pour son propre visage.
Et toi… tu veux quoi ?
T’attends quoi ? Un cancer ? Un accident ? Un burnout ? Un drame pour enfin comprendre que ton temps est limité ? Un électrochoc brutal pour réaliser que la vie, c’est maintenant ou jamais ? Ou pire… un moment où c’est trop tard pour faire marche arrière ?
Pose-toi la vraie question maintenant. Pendant qu’il est encore temps : « Qu’est-ce que je suis en train de regretter d’avance ? »
Parce que tout ce que tu repousses aujourd’hui… c’est ton toi du futur qui va devoir le gérer. Et crois-moi, ce toi-là risque de t’en vouloir un peu. Peut-être beaucoup. Peut-être toute une vie.
Le bonheur, c’est jamais plus tard. C’est maintenant. Ici. Aujourd’hui. Dans tes choix. Dans tes gestes. Dans ta façon d’oser te choisir. Dans ton courage de dire : « Je mérite mieux que ça. Je mérite de vivre pleinement. »
Si t’es prêt à arrêter de vivre à moitié…
Parce que la vérité, c’est que personne ne viendra te pousser. Personne ne viendra te sauver. Personne ne viendra te dire : « Hey, c’est ton moment. »
Ton moment, il est là. Il est maintenant. Il a toujours été là. Il attend juste que tu t’en rendes compte.
Si t’as envie d’arrêter de t’oublier. Si t’as envie de t’écouter vraiment. D’oser un peu plus. D’oser être toi, entièrement, sans t’excuser d’exister…
Parce qu’une vie pleine, ça commence toujours par une seule chose : toi. Toi en entier. Toi sans filtre. Toi sans masque. Toi qui arrête d’attendre la permission d’exister.
Et une vie qu’on choisit vraiment… Ça ne se regrette jamais.
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