Même avec la bonne personne, le risque zéro n’existe pas

On nous a fait croire que quand c’est la bonne personne, tout est simple. Tout roule. Tout est fluide.
On nous vend une idée d’amour parfait : l’âme sœur qui arrive et qui efface tous nos doutes, tous nos conflits.
Là, tout semble évident. Et on est censé vivre dans une harmonie sans faille, avec des papillons dans le ventre 24h/24.

Mais la vérité… c’est que même avec la bonne personne, il peut y avoir des doutes, des silences, des clashs, des moments où tu te demandes :
“Mais qu’est-ce qu’on est en train de faire là ?”

Ce n’est pas un problème à régler.
Ce n’est pas un signe qu’il faut fuir.
C’est juste la vie à deux.
Avec ses vagues, ses questionnements, ses hauts et ses bas, ses moments de doute et ses éclats.
Et tu sais quoi ? Ce n’est pas une faiblesse. C’est aussi ce qui rend l’amour réel et authentique. Parce qu’au fond, l’amour ce n’est pas seulement la fusion, c’est aussi le respect des imperfections. C’est accepter que l’autre soit humain, tout comme toi.

Le mythe qui détruit plus de couples que l’infidélité

Ce mythe de la fluidité parfaite, de la connexion constante, de la joie ininterrompue…
C’est une bombe à retardement. Parce qu’il crée une attente irréaliste. Une pression insupportable de devoir toujours être heureux, toujours être sur la même longueur d’onde, toujours avoir cette étincelle.
Et dès que la réalité ne colle pas à ce rêve de perfection, on commence à douter. À se dire que si ça ne coule pas de source, c’est qu’il y a un problème. Un gros problème. On croit que l’amour est mort. Que ça ne pourra jamais revenir.

Mais la réalité, c’est qu’un couple qui reste sain n’a pas besoin d’une perfection constante.
Il faut accepter les moments de flottement, les distances temporaires, les silences lourds.

Tu peux aimer quelqu’un sincèrement et :

  • Ne plus savoir comment lui parler pendant un temps, parce que les mots semblent absents ou maladroits
  • Avoir besoin de silence pour te retrouver, pour respirer seul, pour réfléchir à ce que tu ressens vraiment
  • Ne plus ressentir d’étincelle pendant des semaines, sans que cela remette en question l’amour que tu portes
  • Avoir envie de fuir, non pas parce que tu veux partir, mais parce que tu as besoin de comprendre ce qui ne va pas, de remettre de l’ordre dans tes pensées
  • Te sentir perdu, même en étant bien accompagné, parce qu’il y a des moments où on doute de soi, et ce n’est pas un échec, c’est juste une partie du processus

Est-ce que ça veut dire que tu n’aimes plus ?
Non.
Ça veut juste dire que tu traverses la vraie vie. Celle qui n’est pas toujours lisse, celle qui nous bouscule, mais qui nous permet de grandir. Parce qu’au fond, c’est en traversant ces épreuves que l’amour devient plus solide, plus authentique. Pas en restant dans une bulle de perfection, mais en acceptant les imperfections.

L’amour n’est pas un contrat de sécurité

On croit souvent que l’amour devrait être une garantie. Un refuge infaillible. Une bulle de certitude où tout est parfait, prévisible, sécurisé.
On rêve d’un amour où tout est clair, sans zones d’ombre, où l’on n’a jamais à se poser de questions. Une relation sans faille, où les émotions sont constantes et où les conflits n’ont pas leur place.

Mais en réalité, c’est tout le contraire. L’amour, ce n’est pas une ligne droite, ce n’est pas une zone de confort.
Aimer, c’est prendre un risque permanent.
Risque de perdre l’autre.
Risque d’être incompris, parfois, de ne pas être vu tel que tu te vois.
Risque de ne pas évoluer au même rythme, de grandir dans des directions différentes.
Risque d’avoir mal, de se blesser, même sans le vouloir.

Et c’est là que beaucoup de gens se trompent.
Ils cherchent la bonne personne pour ne plus jamais souffrir. Ils pensent que l’amour doit être un baume qui guérit toutes les blessures et protège des chocs de la vie.

Mais aimer, ce n’est pas éviter la souffrance.
C’est accepter que parfois, tu souffres, que parfois l’autre souffre, et que c’est dans ces moments-là que vous avez l’opportunité de vous renforcer ensemble.
Aimer, c’est choisir quelqu’un avec qui tu es prêt à affronter la vie, avec ses incertitudes, ses épreuves, ses doutes, ses difficultés. Pas à l’éviter.

Faire une pause ne veut pas dire abandonner

Parfois, pour mieux aimer, il faut prendre du recul.
Cela peut être contre-intuitif pour beaucoup, mais prendre une pause dans une relation n’est pas un signe de faiblesse. C’est plutôt une manière de se retrouver soi-même avant de pouvoir offrir le meilleur de soi à l’autre.

Et ça, ça choque beaucoup de gens.
Parce qu’ils se disent : « Si on doit faire une pause, c’est que ce n’est pas la bonne personne. »
On vit dans une société où tout doit aller vite, où on nous fait croire que si tu n’es pas constamment connecté à l’autre, c’est que ça ne va pas.

Mais encore une fois : non.

Parfois, prendre de la distance, c’est justement ce qu’il faut pour se retrouver plus fort, plus clair, et plus sincère dans ses sentiments. C’est un acte de respect pour l’autre, mais aussi pour soi-même.

Ce n’est pas fuir. Ce n’est pas abandonner.
C’est simplement reconnaître qu’on est deux êtres en mouvement, deux âmes qui grandissent et évoluent parfois dans des directions légèrement différentes. Et il est normal que, de temps en temps, on perde un peu de vue l’un l’autre.

Tu peux très bien aimer quelqu’un et, en même temps, te retrouver dans une situation où tu ne sais plus comment avancer ensemble à cet instant précis.

Et ce n’est pas une défaite. C’est une maturité.
C’est accepter que l’amour n’est pas une course effrénée, mais un chemin de compréhension mutuelle, de respect des temps de chacun. Parfois, une pause, c’est l’espace nécessaire pour mieux se retrouver. Pour mieux avancer, ensemble, après.

La bonne personne ne t’épargne pas les doutes. Elle les traverse avec toi.

Il faut arrêter de croire que les conflits, les silences ou les moments de doute signifient qu’on n’est pas faits l’un pour l’autre. Ce mythe de l’amour parfait où tout devrait toujours être fluide, où il n’y a jamais de turbulences, est dangereux. Parce qu’il nous fait croire que l’amour doit toujours être évident, toujours sans failles. Mais la réalité, c’est tout autre chose.

La bonne personne, ce n’est pas celle avec qui tout est parfait et sans heurts.
C’est celle avec qui tu peux vivre l’imparfait sans que tout s’écroule.

C’est celle avec qui tu peux dire :

  • « Là, je me sens perdu. »
  • « J’ai besoin d’espace. »
  • « Je ne sais pas ce que je ressens. »

Et que l’autre reste là, sans paniquer.
Écoute ce que tu as à dire.
Ne dramatise pas chaque petit mal-être, chaque déséquilibre temporaire.

La bonne personne, ce n’est pas celle qui efface tes doutes ou qui te promet que tout sera toujours facile.
C’est celle qui te laisse les traverser, qui te donne l’espace nécessaire pour les vivre, sans te juger, sans te dire que tu es en train de foutre en l’air tout.
C’est celle qui reste là, calme, patiente, et présente. Qui ne fuit pas dès que les choses deviennent un peu incertaines.

Ce qui te fait peur est peut-être ce qui vous rend plus forts

Oui, tu vas flipper parfois.
Oui, il y aura des silences. Des tensions. Des moments où tu te regarderas dans les yeux et tu te demanderas :
« Est-ce qu’on est toujours alignés ? »
« Est-ce qu’on va réussir à traverser ça ensemble ? »

Mais tu sais quoi ?
C’est précisément parce qu’il y a du doute qu’il y a de l’amour. Parce que si tout était évident, si tout était lisse, on ne se poserait jamais la question de ce que ça signifie vraiment aimer quelqu’un.
L’amour, ce n’est pas la certitude permanente. C’est l’incertitude partagée.

S’il n’y avait rien à perdre, il n’y aurait rien à ressentir.
Le jour où tu comprends ça, tu arrêtes de courir après le contrôle. Tu arrêtes de vouloir tout maîtriser, tout comprendre tout de suite. Parce qu’alors, tu acceptes enfin que l’amour est un chemin incertain. Et c’est ce qui le rend réel. C’est ce qui le rend vivant.

Si tu sens que t’as besoin de te retrouver un peu avant de mieux aimer, je te recommande sincèrement les 52 exercices pour te reconnecter à toi-même, créés par Francis Machabée, une personne que je trouve sincèrement inspirante, et un expert reconnu en psychologie positive. C’est pas une solution miracle. Mais c’est profond, intelligent, et ça peut vraiment t’aider à y voir plus clair, surtout dans les moments de flou.

En vrai, aimer, c’est pas trouver la bonne personne.

C’est devenir la personne capable d’aimer, même quand ça secoue. Alors non, tu n’auras jamais le risque zéro. Et c’est tant mieux.

Parce que ce que tu veux vraiment, ce n’est pas une relation sans faille. C’est une relation vraie, vivante, intense, consciente.
Et pour ça, il faut accepter que parfois, ça tangue.

Mais que ça tient. Même avec la bonne personne.

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Par Gabriel Tellier

Gabriel Tellier bouscule les certitudes et pousse à l’action. Avec un regard lucide et des conseils concrets, il aide à mieux comprendre ses blocages, à se remettre en question et à avancer vers une vie plus épanouissante.