Il y a des gestes qu’on fait sans y penser. Des corps qui se rapprochent. Des habitudes qu’on entretient. Et parfois, au milieu de tout ça, il y a toi. Toi, qui fais l’amour sans jamais sentir que quelqu’un te désire vraiment.
Ce n’est pas flagrant. Ce n’est pas violent. C’est bien plus insidieux que ça. Tu es présent(e), tu participes, tu donnes… Mais quelque chose manque. Ce quelque chose, c’est le feu. C’est ce regard qui te dévore. C’est cette envie claire, brute, animale, douce, urgente. Ce truc qui te dit : « je te veux toi ». Et pas juste : « je veux du sexe ».
Et le plus déroutant, c’est que parfois, l’autre ne fait rien de “mal”. Il est là. Il t’approche. Il te touche. Mais sans cette intensité, sans ce vrai désir qui vient de l’intérieur. Tu sens qu’il ou elle est là… par habitude, ou par devoir. Pas par élan profond.
Et ça, ça te renvoie à une forme de vide qui n’a pas de nom. Tu n’oses pas en parler, parce que ce n’est pas “grave”. Et pourtant, ce vide te ronge doucement. Il grignote ta confiance, ta vitalité, ta capacité à croire que tu peux être vraiment aimé(e), pour qui tu es, dans ce que tu es.
1. Le corps est là, mais l’âme ne suit pas
T’as déjà vécu ça ? Ce moment où tu te retrouves nu(e), près de quelqu’un… mais tu sens qu’il n’y a rien. Pas d’élan. Pas de regard qui s’attarde. Pas de tension qui monte. Juste un enchaînement de gestes.
Tu fais l’amour, mais tu pourrais être n’importe qui. Ton corps est accepté. Parfois caressé. Mais pas choisi. Et à l’intérieur, tu ressens cette forme de solitude silencieuse qui s’installe. Comme si tu participais à un rituel dont le sens s’est évaporé.
C’est là, dans ce silence entre deux souffles, que tu sens le vide. Celui qu’on ne dit pas. Celui qu’on ne montre pas. Mais qui fait mal. Un mal doux, discret… mais qui s’accumule. Et à force de s’accumuler, ce mal-là finit par te changer. Tu deviens moins expressif(ve), plus distant(e), plus désabusé(e). Parce que quelque part, tu n’y crois plus vraiment.
2. Le désir qu’on ne ressent pas se transforme en doute sur soi
Petit à petit, tu doutes. Tu te demandes si tu es assez attirant(e). Tu te compares. Tu décortiques le moindre geste. Tu t’habilles différemment. Tu fais plus d’efforts. Tu t’adaptes. Et au fond, t’as juste envie qu’on te regarde avec envie.
Pas avec habitude. Pas avec reconnaissance. Pas avec gentillesse. Mais avec cette étincelle qui dit : « Je te vois. Et je te désire. Maintenant. Sans condition. »
Mais ce regard ne vient pas. Ou plus. Et toi, tu te demandes : « Est-ce que c’est moi ? Est-ce que j’ai raté quelque chose ? Est-ce que j’ai changé ? » Et là, ton estime de toi commence doucement à se fissurer.
C’est comme si tu n’osais même plus rêver d’être désiré(e) vraiment. Tu acceptes ce qu’il y a, en te disant que c’est “déjà pas mal”. Mais au fond, tu crèves d’envie qu’on te choisisse. Pas juste qu’on t’accepte.
Tu fais l’amour, mais dans ta tête, tu fais aussi l’inventaire de ce que tu pourrais corriger chez toi. Moins de ventre. Plus de confiance. Moins de timidité. Tu cherches la raison du manque dans ton reflet, alors que parfois, elle n’est pas là. Elle est dans l’autre. Ou dans la dynamique. Ou dans une fatigue du lien.
3. La peur d’en parler (et le poids du silence pendant l’acte)
Tu pourrais en parler. Mais tu ne sais pas comment. Parce que ça sonne comme un reproche. Comme une plainte. Et puis, tu n’as pas envie de blesser. De créer un malaise. Alors tu te tais.
Et tu fais semblant. Tu souris. Tu réagis. Tu fais le travail. Comme si tout allait bien. Mais à l’intérieur, tu te refermes. Tu n’es plus là. Tu es dans ton mental. Tu comptes les minutes. Tu attends que ça passe.
Et cette blessure devient routine. Jusqu’à ce qu’elle te coupe de ton propre désir. Jusqu’à ce que tu ne saches même plus ce que ça fait, d’être vraiment désiré(e).
Le pire ? C’est que cette solitude, elle ne se voit pas. Tu continues à vivre, à parler, à aimer. Mais un morceau de toi s’efface. Tu deviens un peu plus spectateur(trice) qu’acteur(trice) de ta propre vie intime.
Et puis, un jour, même le sexe ne t’intéresse plus. Tu te dis que tu n’en as pas besoin. Mais en réalité, ce que tu ne supportes plus… c’est ce vide, ce silence, cette absence de feu. Alors tu préfères t’en passer plutôt que de revivre cette sensation d’être là sans être vraiment vu(e).
4. Ce que ça laisse après (même des années plus tard)
C’est pas juste un manque de sexe intense. C’est une déconnexion. Une fêlure dans ton rapport à toi-même. Tu commences à douter de ta valeur. Pas parce qu’on t’a rejeté(e). Mais parce qu’on ne t’a jamais vraiment choisi(e).
Faire l’amour sans être désiré(e), c’est comme parler à quelqu’un qui ne t’écoute pas. Tu finis par perdre ta voix. Ton feu s’éteint. Tu t’éteins. Tu commences à vivre dans l’économie de toi-même. En mode discret. En mode j’attends. En mode “pas trop”.
Et ça se traduit dans d’autres domaines. Tu te contentes. Tu ne demandes plus. Tu acceptes l’amour tiède. Le respect par habitude. L’attention par politesse. Parce que tu penses que c’est déjà ça, et que tu ne peux pas rêver mieux.
Mais le pire, c’est quand tu ne ressens même plus le manque. Parce que tu t’y es habitué(e). Tu vis sans feu. Sans tension. Sans attente. Tu avances en mode survie.
Et cette façon de survivre, elle te suit partout : dans tes relations, dans ton travail, dans ton regard sur toi. Elle devient une norme. Un standard de tiédeur. Et un jour, tu ne te reconnais plus.
5. Le désir, ce n’est pas un bonus… c’est un besoin affectif fondamental
Se sentir désiré(e), c’est se sentir vivant(e). Ce n’est pas du luxe. Ce n’est pas du caprice. C’est un besoin humain. Un langage profond, viscéral. C’est ce qui nous fait sentir qu’on existe, pas juste comme corps, mais comme personne.
Le désir ne s’achète pas. Ne se force pas. Mais il se construit. Il se ravive. Il se cultive. Et surtout, il commence par soi. Par cette reconnection à ce qui te fait vibrer. À ce qui t’anime. Par le courage de dire : « Moi aussi, j’ai envie d’être désiré(e), pas juste toléré(e). »
Tu ne mérites pas d’être pris(e) par habitude. Tu mérites d’être choisi(e). Voulue. Regardé(e) comme si tu étais une évidence. Et si ce feu n’existe plus, alors il faut le raviver, ou avoir le courage de partir chercher celui qui t’attend ailleurs.
Parce que ton corps n’est pas un devoir conjugal. C’est un temple, un terrain de jeu, une invitation à la rencontre vraie. Tu mérites mieux que le silence tiède. Tu mérites la flamme. Tu mérites l’étincelle dans les yeux de quelqu’un qui ne peut pas s’empêcher de te désirer.
Et tu mérites aussi de te redésirer toi-même. D’avoir envie de toi. De ton corps. De ta sensualité. Parce qu’il n’est jamais trop tard pour rallumer une lumière qu’on avait cru éteinte.
Et si tu veux reprendre le pouvoir sur ce que tu ressens, sur ce que tu vis, sur ce que tu tolères…
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Parce qu’on ne guérit pas un manque de désir par plus d’efforts. On le guérit en se reconnectant à soi. Et ce programme t’y emmène, semaine après semaine, sans pression, mais avec une vraie profondeur. Une profondeur que tu mérites.
Tu mérites un amour qui te choisit. Et avant tout, tu mérites de te choisir toi.
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