On parle sans cesse de l’importance de la santé mentale. Partout, on nous dit qu’il faut en prendre soin, qu’il faut consulter si on en ressent le besoin, qu’il ne faut pas laisser les choses s’aggraver. Mais la réalité, c’est que tout le monde ne peut pas se permettre d’aller voir un psychologue. On vit dans un monde où l’on nous incite à parler, à exprimer nos émotions, mais où l’accès à un professionnel est encore un luxe pour beaucoup.
Aujourd’hui, consulter un psychologue ou un thérapeute coûte cher. Très cher. Les tarifs varient, mais une seule séance peut facilement aller de 50 à 150 euros selon l’endroit et le praticien. À ce prix-là, qui peut réellement se permettre un suivi régulier ? Beaucoup de gens renoncent, non pas parce qu’ils n’en ont pas besoin, mais parce qu’ils n’ont pas les moyens. Résultat : des souffrances qui s’accumulent, des angoisses qui s’installent, des situations qui dégénèrent. Et le plus ironique dans tout ça ? Une société malade coûte bien plus cher que de prévenir les problèmes en investissant dans la santé mentale.
Un système qui profiterait à tout le monde
On finance déjà énormément de services publics avec nos impôts : la santé physique, l’éducation, les infrastructures, la sécurité… Pourquoi la santé mentale reste-t-elle encore un privilège réservé à ceux qui ont les moyens ? Pourquoi faudrait-il être riche pour avoir le droit d’aller mieux ?
Si aller voir un psy était gratuit, cela ne voudrait pas dire que ces professionnels travailleraient bénévolement. Ils seraient simplement rémunérés par l’État, comme les médecins généralistes, les enseignants ou les policiers. Cela fonctionnerait sur le même principe que la médecine classique : chaque citoyen contribuerait via ses impôts, et tout le monde aurait accès à ce service vital.
Et soyons réalistes : une société où tout le monde a accès à un suivi psychologique, c’est une société en meilleure santé. Moins de burn-out, moins de dépressions non traitées, moins d’isolement, moins de suicides. Ce ne serait pas un luxe, ce serait une nécessité. L’impact sur l’économie serait énorme : moins d’arrêts de travail, moins de maladies liées au stress, plus de productivité, moins de tensions sociales. En d’autres termes, tout le monde y gagnerait.
« Mais ça coûterait trop cher ! »
C’est l’argument qu’on entendra forcément. « L’État n’a pas les moyens », « Ça coûterait des milliards », « Ce n’est pas possible ». Mais est-ce qu’on s’est déjà demandé combien coûte une société malade ?
Prenons un exemple simple : un employé qui fait un burn-out et qui est en arrêt maladie pendant six mois, ça coûte combien à l’État et aux entreprises ? Un jeune qui sombre dans la dépression et qui abandonne ses études, c’est combien d’années de galère derrière ? Combien de personnes finissent par se retrouver aux urgences parce qu’elles n’ont pas pu consulter un psychologue avant que leur état ne s’aggrave ?
Le fait de ne pas investir dans la santé mentale nous coûte en réalité bien plus cher. On préfère réparer les dégâts plutôt que de traiter le problème à la source. On rembourse des antidépresseurs, on hospitalise des patients en détresse, on finance des campagnes de sensibilisation… alors qu’on pourrait prévenir une grande partie de ces souffrances en rendant la thérapie accessible à tous.
La santé mentale, ce n’est pas qu’une urgence
Beaucoup de gens associent encore la thérapie à une solution pour ceux qui sont « au bout du rouleau ». Mais en réalité, consulter un psy ne devrait pas être une option de dernier recours. Ça devrait être un outil accessible à chacun, pour mieux se comprendre, pour éviter que des petits problèmes deviennent des tempêtes, pour avoir un espace où l’on peut parler sans peur d’être jugé.
Le stress, les angoisses, les traumatismes du passé, les difficultés relationnelles… Ce sont des choses que tout le monde traverse à un moment donné. Pourquoi devrait-on attendre d’être en crise pour demander de l’aide ? Pourquoi est-ce que l’on considère la santé mentale comme un luxe, alors qu’elle influence chaque aspect de notre vie ?
On soigne bien le corps gratuitement, alors pourquoi pas l’esprit ?
Quand tu te casses une jambe, tu peux aller à l’hôpital sans te soucier du prix de ton plâtre. Quand tu es malade, tu consultes un médecin généraliste sans avoir à sortir 100 euros de ta poche. Alors pourquoi la santé mentale est-elle traitée différemment ?
Pourquoi faudrait-il payer pour soigner un esprit épuisé, un mental à bout, une détresse qui peut ruiner une vie ? Ce n’est pas une question de confort, c’est une question de survie.
Investir dans la santé mentale, ce n’est pas un coût, c’est un investissement. Un investissement qui permettrait d’avoir des individus plus épanouis, plus équilibrés, plus capables de gérer les difficultés de la vie. Une société qui va bien mentalement est une société plus forte.
Changer la mentalité avant de changer le système
On entend souvent « C’est comme ça, on ne peut rien y faire ». Mais en réalité, les choses ne changent que lorsqu’on commence à en parler, lorsqu’on remet en question ce qui nous paraît « normal ». Il n’y a pas si longtemps, les congés payés, la Sécurité sociale ou l’éducation gratuite semblaient aussi impossibles à mettre en place. Pourtant, aujourd’hui, ces acquis nous semblent évidents.
Alors pourquoi pas la santé mentale ? Pourquoi ne pas considérer qu’avoir accès à un psychologue, comme on a accès à un médecin, est un droit et non un privilège ?
Cela ne se fera pas du jour au lendemain, mais ça commence par une prise de conscience collective. Ça commence par des discussions, par des débats, par des partages d’idées. Chaque voix compte. Chaque réflexion partagée fait avancer la question.
Ce que tu peux faire dès maintenant
Le changement ne se fera pas tout seul, et il ne viendra pas d’en haut si personne ne le demande. Parler de l’importance de la santé mentale, partager ce type d’idées, faire entendre que ce n’est pas un caprice mais une nécessité, c’est déjà une première étape.
Si cet article t’a fait réfléchir, si tu penses que la santé mentale devrait être une priorité pour tous, partage-le. Fais entendre ta voix. Parce qu’en attendant que le système évolue, c’est nous qui pouvons déjà commencer à changer la façon dont on perçoit la santé mentale.
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