La rentrée, sur le papier, ça a presque l’air excitant. Les cahiers sentent encore le neuf, les stylos glissent parfaitement sur la page, le cartable est bien rangé, et tout le monde parle de « nouveau départ ». Mais dans la vraie vie, ce n’est pas juste une photo Pinterest avec un enfant qui sourit devant l’école. C’est aussi des matins qui commencent par un sprint, des repas avalés en vitesse, des larmes à cacher, et une tension qui plane dans l’air. On veut bien faire, on veut que tout roule, mais parfois, à force de vouloir que ça se passe « comme il faut », on fout en l’air l’ambiance sans s’en rendre compte.
Le pire ? On se convainc qu’on agit pour leur bien. On croit que c’est « motivant » ou « éducatif ». Mais en réalité, on met en place des habitudes qui plombent l’humeur, la confiance et l’énergie dès les premiers jours. Résultat : au bout d’une semaine, tout le monde est déjà épuisé, et on se demande pourquoi on est aussi à cran.
Voici les 6 erreurs les plus fréquentes qui transforment la rentrée en un cauchemar… et comment les éviter avant que ça devienne la norme.
1. Transformer le matin en sprint olympique
À 7 h 15, tu as déjà l’impression d’avoir couru un marathon. « Dépêche-toi », « On va être en retard », « Habille-toi plus vite »… Les minutes passent comme des secondes, et tout devient une course. Pour toi, c’est peut-être « normal » de presser le rythme. Pour ton enfant, c’est une entrée directe dans la journée avec le cœur qui bat à 120, le cerveau en alerte et zéro espace pour souffler.
Quand le matin est une succession d’ordres aboyés, il démarre avec la sensation d’être en faute avant même d’avoir mis un pied dehors. Et ce stress-là ne disparaît pas une fois à l’école : il s’incruste, il colore toute la journée.
Ce que tu peux faire ? Anticiper un maximum la veille : vêtements préparés, cartable bouclé, goûter prêt. Et surtout, t’offrir (et lui offrir) 5 minutes de calme avant de partir. Même un petit moment où vous parlez de tout et de rien peut changer la couleur de la journée.
2. Ne parler que des devoirs et des règles
Si la rentrée rime avec « Mets tes chaussures », « Fais tes devoirs », « Range ta chambre » et rien d’autre, ton enfant finit par associer ta voix à un bruit de fond d’ordres. Ça ne donne pas envie de discuter, ça ne donne pas envie de partager. Et toi, tu finis par croire qu’il se ferme… alors qu’il se protège juste de ce ton monotone et directif.
Essaie de rééquilibrer. Glisse des questions qui ne sont pas liées à la performance : « C’est quoi la chose la plus drôle qui t’est arrivée aujourd’hui ? » ou « Tu as appris un truc surprenant ? ». Ce sont des portes ouvertes vers la complicité, et ça montre qu’il ne t’intéresse pas uniquement en tant qu’élève, mais en tant que personne.
3. Balayer ses émotions d’un revers de main
Il te dit qu’il a peur, qu’il a mal au ventre, qu’il n’a pas envie. Et là, sans réfléchir, tu sors : « Mais non, c’est rien » ou « Arrête de faire ton cinéma ». Sauf que, pour lui, ce n’est pas « rien ». Et à force d’entendre que ce qu’il ressent ne compte pas, il arrête tout simplement de le dire.
Tu n’as pas besoin d’être d’accord avec son ressenti pour le valider. Un simple « Je comprends que tu te sentes comme ça » ou « C’est normal d’être stressé, ça arrive à tout le monde » ouvre un espace où il se sent compris. Et paradoxalement, quand il se sent écouté, il est souvent plus disposé à affronter ce qui lui fait peur.
4. Le comparer aux autres
« Regarde ta sœur, elle adore l’école » ou « Ton cousin, lui, il a déjà tout compris ». Crois-moi : ce genre de phrases ne motive pas, ça écrase. Ce qu’il entend, ce n’est pas « Tu pourrais essayer comme eux », c’est « Tu n’es pas assez bien ». Et ça, ça colle longtemps.
Chaque enfant a son rythme, ses forces et ses zones de galère. Si tu veux vraiment qu’il avance, compare-le… à lui-même. « Tu vois, il y a un mois, tu avais du mal avec ça, et là, tu y arrives ». C’est ça qui construit une confiance solide : se sentir reconnu pour ses propres progrès, pas en compétition permanente avec les autres.
5. Oublier les petites victoires
On attend souvent les gros succès pour féliciter. Mais si tu veux vraiment nourrir la confiance de ton enfant, tu dois repérer les micro-victoires. Comme le jour où il ose poser une question en classe, ou quand il tente un exercice qu’il pensait impossible.
Ces petites réussites, c’est de l’or pour son estime personnelle. C’est le carburant qui lui permet de continuer à essayer, même quand c’est dur. Si tu ignores ces moments, tu rates l’occasion de lui montrer que ses efforts comptent, même sans note ou médaille à la clé.
6. Laisser ton propre stress déborder
Les enfants sentent tout. Tu crois cacher ton stress, mais ils le captent dans ta voix, dans ton visage, dans tes gestes. Si tu passes tes soirées à dire que la rentrée est épuisante, il absorbe cette énergie et la relie inconsciemment à l’école.
Oui, tu as le droit de craquer. Mais choisis quand et comment tu le partages. Respire un coup, décharge ailleurs quand c’est possible, et montre-lui que même avec du stress, on peut trouver un équilibre. Ça lui apprend, par l’exemple, à faire pareil.
Ce qu’il faut retenir
La rentrée, ce n’est pas juste un agenda à remplir ou un sac à préparer. C’est une période fragile, où le ton, l’énergie et la façon dont on réagit aux petits moments peuvent faire toute la différence. Évite ces erreurs, et tu verras que la rentrée peut être moins lourde, moins tendue… et peut-être même agréable.
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Enfin, si ce sujet te parle, je t’invite aussi à lire 5 comportements qu’un enfant blessé peut adopter à la rentrée, un article qui t’aidera à repérer les signaux silencieux d’un enfant en difficulté et à y répondre avec bienveillance.