T’as beau faire semblant d’y croire encore, au fond, tu le sais. Ce message ne viendra pas.
Tu regardes ton téléphone un peu trop souvent. Tu fais semblant de pas y penser, mais dès que t’as une seconde de silence, tu checkes. Tu inventes des excuses pour l’autre. Tu te racontes des histoires : « Il est sûrement occupé… Il a peut-être pas vu… Il doit avoir besoin de temps… » Tu scrolles la dernière conversation, tu relis des anciens messages, tu guettes un « en ligne » comme si ta vie en dépendait.
Et puis, à chaque vibration qui n’est pas lui, t’as ce petit frisson, ce mélange d’espoir et de déception, que t’apprends à camoufler avec des “c’est pas grave”. Tu connais ce vide qui serre la poitrine, ce petit vertige intérieur qui monte quand tu réalises que tu fais encore semblant d’attendre par espoir, alors que c’est devenu une habitude. C’est presque un automatisme, un vieux réflexe nerveux, comme si ton cœur refusait d’accepter ce que ta tête répète depuis des jours.
Mais entre toi et toi, quand t’as plus la force de mentir, tu le sens : Il ne va pas écrire. Il a déjà tourné la page. Peut-être même qu’il ne pense plus du tout à toi. Et ça, c’est dur à encaisser. Parce que toi, t’es encore là, coincé entre ce que t’as ressenti et ce qu’il a décidé de ne plus nommer. T’es encore en train de construire des dialogues dans ta tête, de répéter ce que tu lui dirais s’il revenait, alors qu’il ne reviendra pas.
Et tu restes là, à espérer une réponse à un silence qui dit tout. Un silence lourd. Qui hurle ce que les mots n’ont pas eu le courage d’avouer. Tu penses encore que peut-être demain, ou la semaine prochaine, un simple « salut » pourrait venir tout réparer. Mais non. Le vide persiste. Et ça, c’est déjà une réponse.
Le pire, c’est pas qu’il ne réponde pas. Le pire, c’est que tu sais qu’il ne répondra pas… et que t’espères quand même. Parce que ton cerveau sait, mais ton cœur, lui, il traîne les pieds. Il a pas envie d’accepter que c’est fini. Il a encore besoin d’un petit miracle. Un petit signe. Un petit “je pense à toi” qui n’arrive jamais. Et pendant ce temps-là, toi, t’avances pas. Tu restes figé entre deux mondes : celui d’avant, et celui qui t’attend… si tu te réveilles.
Parce que t’as mis quelque chose de toi dans cette histoire. Parce que t’as cru que ça comptait. Parce que t’as besoin que l’autre valide ce que t’as ressenti, même si lui a déjà tourné la page depuis longtemps. Parce que quand t’as aimé sincèrement, c’est difficile de comprendre comment l’autre peut passer à autre chose comme si rien n’avait compté. Comme si t’avais rêvé tout seul. Comme si tout ce que t’as donné n’avait existé que dans ta tête.
Tu veux pas juste un message. Tu veux une réparation. Tu veux une reconnaissance silencieuse de ta valeur. Comme si une réponse pouvait valider ce que t’as ressenti, ce que t’as donné, ce que t’as espéré. Mais le silence, c’est une réponse. Et souvent, c’est la plus honnête, la plus violente, la plus difficile à encaisser. Parce qu’elle ne vient pas avec une explication. Elle te laisse face à toi-même, face à tes attentes, face à ton attachement. Et dans ce face-à-face brutal, tu dois apprendre à te regarder autrement. À t’aimer, même sans retour.
T’attends un message parce que tu veux croire que c’était réel. Mais ce qui était réel, c’était ce que toi tu ressentais. Et ça, personne ne peut l’enlever. Même pas son silence. Même pas son absence. Même pas sa fuite. Ce que t’as ressenti t’appartient. Ce que t’as donné, c’était sincère. Et même si l’autre n’a pas répondu, ça ne retire rien à la valeur de ce que t’as offert.
Alors arrête de supplier un écho. Arrête de tendre la main à quelqu’un qui a déjà tourné le dos. Arrête d’attendre un signe de vie de quelqu’un qui agit comme si t’existas plus. T’as déjà donné trop. T’as déjà mis ton énergie dans une direction qui te revient jamais. T’as déjà attendu assez longtemps que quelqu’un te reconnaisse, alors que toi-même tu t’oubliais. T’as le droit de reprendre cette énergie. De la rediriger. Vers toi. Vers ce qui répond. Vers ce qui nourrit.
Oui, c’est dur de fermer une porte quand on espère encore. Mais c’est encore plus dur de te laisser mourir dans un couloir vide. Parce qu’un jour, tu vas devoir admettre que si t’étais important, il aurait trouvé le temps. Un simple message. Une ligne. Une explication. Mais il a choisi le silence. Et toi, t’as le droit de choisir autre chose. De choisir autre chose que l’attente, le doute, le manque. De choisir ta paix. De choisir ton retour à toi.
Tu peux continuer à attendre un message qui viendra jamais. Ou tu peux écrire le tien. Pour toi. Pour ton propre putain de silence à toi. Tu peux reprendre l’espace que t’as abandonné en espérant qu’on t’y invite. Tu peux redevenir celui qui choisit, au lieu d’être celui qui attend. Tu peux poser une fin, même sans réponse. Tu peux décider que ce qui n’est pas clair… tu vas le clarifier pour toi. Tu peux te libérer de cette attente empoisonnée et choisir de ne plus nourrir une illusion.
Parce que t’as plus besoin d’être choisi. T’as besoin d’être entier. Et ça commence le jour où tu choisis de répondre à ton propre vide, au lieu d’attendre qu’on vienne le remplir. Ce vide, il est là. Il fait mal. Mais il est à toi. Et tu peux décider de ne plus le fuir. Tu peux décider de le remplir autrement. Avec du vrai. Avec du vivant. Avec toi. Avec des gens qui répondent. Qui regardent. Qui te voient. Qui te donnent ce que toi, t’as passé ta vie à offrir sans retour.
Et si t’as besoin d’un coup de main pour reprendre le fil de toi, je te recommande ces 52 exercices pour te reconnecter à toi-même, créés par Francis Machabée. Un gars inspirant, humain, et expert en psychologie positive.
Pas pour tourner la page. Pour arrêter d’écrire des histoires dans lesquelles t’es jamais le personnage principal. Pour revenir au centre. Pour que le silence ne soit plus un vide, mais un espace où tu réapprends à t’entendre. Où tu reprends ta voix. Ta place. Ton pouvoir. Ton rythme.
Parce qu’il écrira pas. Et tu le sais très bien. Mais maintenant, tu sais aussi que t’as plus à l’attendre. Et rien que ça, c’est déjà un début de liberté. Et peut-être, enfin, le début de toi.
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