Ces 4 phrases sabotent la rentrée de ton enfant

La rentrée scolaire, c’est déjà assez stressant pour un enfant. Il faut reprendre un rythme, s’habituer à de nouvelles règles, parfois à de nouveaux profs ou à une nouvelle école. C’est un mélange d’excitation et d’angoisse.

Et c’est là que, sans le vouloir, certains parents viennent ajouter une couche de pression inutile… juste avec quelques phrases. Des petites phrases qu’on croit motivantes, mais qui ont l’effet inverse : elles minent la confiance, augmentent le stress et transforment la rentrée en défi émotionnel supplémentaire.

Ces phrases, tu ne les dis pas par méchanceté. Au contraire, tu penses souvent bien faire. Mais dans la tête de ton enfant, elles ne sonnent pas comme tu crois. Elles pèsent lourd. Très lourd.

Voici les 4 phrases qui, à elles seules, peuvent saboter la rentrée de ton enfant.

1. « Fais un effort »

Ça peut sembler banal. Trois petits mots. Mais pour un enfant, surtout au moment de la rentrée, c’est un message chargé.

Il l’entend souvent comme : « Ce que tu fais n’est pas assez » ou « Tu pourrais mieux faire, mais tu ne te donnes pas à fond ». Et là, son cerveau s’active. Il commence à se demander : « Est-ce que je déçois ? Est-ce qu’on pense que je suis paresseux ? »

Au lieu de le motiver, cette phrase peut lui faire sentir qu’il n’est pas à la hauteur, même quand il fait déjà de son mieux. Le problème, c’est que ce “mieux” n’est pas toujours visible.

Parfois, juste se lever le matin, se préparer et affronter une journée pleine de nouveautés, c’est un effort énorme pour lui. Mais toi, tu ne vois pas forcément tout ce qu’il fait en interne pour gérer son stress.

Résultat : cette phrase peut écraser ses efforts invisibles. Ce n’est pas une incitation à persévérer, c’est un rappel qu’à tes yeux, il n’en fait pas assez.

2. « Arrête de te plaindre »

C’est vrai, parfois ton enfant exagère. Il râle pour un devoir, il grogne pour un cartable trop lourd ou pour un réveil trop tôt. Et toi, dans le feu de l’action, tu coupes court : « Arrête de te plaindre. »

Mais cette phrase ne fait pas que mettre fin à une conversation. Elle envoie un signal dangereux : « Tes émotions ne sont pas valables » ou « Ce que tu ressens n’a pas d’importance ».

Du coup, ton enfant apprend à se taire. Il arrête de te dire quand il est fatigué, quand il est stressé, quand quelque chose le dérange.

Et quand ça arrive à la rentrée, ça veut dire qu’il va garder pour lui des tensions et des frustrations qui pourraient facilement s’apaiser… si seulement il sentait qu’il pouvait les exprimer sans être jugé.

L’école lui demandera déjà de “tenir bon” dans des situations inconfortables. Si, à la maison, il entend qu’il doit aussi se taire, alors il n’a plus d’espace pour souffler.

3. « Tu verras, tout ira bien »

Ça part d’une bonne intention. Tu veux rassurer. Mais pour un enfant anxieux, c’est presque l’effet inverse.

Quand tu dis « Tu verras, tout ira bien », tu lui donnes l’impression que tu n’écoutes pas vraiment ses craintes. Que tu les balayes d’un revers de main.

Dans sa tête, il peut se dire : « Si tout allait bien, je ne ressentirais pas ça. » Et il peut même avoir l’impression que tu minimises ce qu’il traverse.

Cette phrase le coupe de la possibilité de parler plus profondément de ses peurs. Ce qu’il a besoin d’entendre, c’est que tu comprends que c’est difficile, et que tu es là pour l’accompagner, même si ce n’est pas parfait.

Un enfant a besoin de sentir que ses émotions ont le droit d’exister, même quand elles sont inconfortables. Et “Tout ira bien” peut lui donner l’impression que ses émotions sont un problème… à cacher.

4. « Regarde comme les autres y arrivent »

Celle-là est un classique… et un poison. C’est une comparaison directe. Et la comparaison, c’est l’ennemi de la confiance en soi.

Quand tu lui dis ça, il n’entend pas « Tu peux t’inspirer des autres », il entend « Les autres sont meilleurs que toi ».

Ça active un sentiment d’infériorité. Et à la rentrée, où tout est déjà nouveau et potentiellement intimidant, c’est le genre de phrase qui peut lui coller une étiquette mentale : “Je suis moins bon que les autres.”

Pire encore, ça peut créer une rancune envers ces fameux “autres” que tu utilises comme modèle, même si ce sont ses amis.

Loin de l’aider à progresser, cette comparaison le pousse à se refermer ou à vouloir prouver sa valeur… mais pas pour lui, uniquement pour échapper au jugement.

Pourquoi ces phrases font plus de mal que de bien

Le point commun entre ces quatre phrases ? Elles partent souvent d’une intention positive, mais elles ferment la porte à la communication.

Elles transforment un moment où ton enfant pourrait s’ouvrir en un moment où il se ferme. Et à la rentrée, ce n’est pas ce dont il a besoin.

Il a besoin de sentir que ses émotions, ses peurs et même ses “mauvaises” journées peuvent être accueillies à la maison. Il a besoin d’un espace où il peut déposer son sac émotionnel aussi facilement que son cartable.

Parce que c’est là qu’il recharge ses batteries, et pas seulement avec du sommeil ou un goûter, mais avec une vraie connexion émotionnelle.

Ce que tu peux faire à la place

Plutôt que de dire “Fais un effort”, tu peux remarquer un effort qu’il fait déjà et le valoriser.

Au lieu de “Arrête de te plaindre”, tu peux reconnaître ce qu’il ressent : “Je comprends que ce soit difficile pour toi.”

À la place de “Tu verras, tout ira bien”, tu peux dire “Je sais que tu es inquiet, et je suis là si tu veux en parler.”

Et au lieu de “Regarde comme les autres y arrivent”, tu peux lui rappeler ses propres réussites.

Ce sont des ajustements simples, mais qui changent tout. Parce que ce qui compte, ce n’est pas de lui enlever toutes ses peurs, c’est de lui montrer qu’il peut les vivre sans être seul.

Ne laisse pas la rentrée abîmer votre lien

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Et si ce sujet t’a parlé, je te conseille aussi de lire « 5 choses que fait un enfant qui a peur de ne pas être aimé à la rentrée », un article qui révèle des comportements souvent mal interprétés, mais qui en disent long sur ce que vit un enfant dans cette période cruciale.

Par Gabriel Tellier

Gabriel Tellier bouscule les certitudes et pousse à l’action. Avec un regard lucide et des conseils concrets, il aide à mieux comprendre ses blocages, à se remettre en question et à avancer vers une vie plus épanouissante.