Tromper quelqu’un qui t’a trompé : un choix qui…

Quand on souffre, on cherche des réponses. Quand on est trahi, on veut rétablir un équilibre. Et parfois, cette douleur est si vive qu’on se surprend à envisager l’impensable : rendre la monnaie de la pièce. Faire sentir à l’autre ce qu’il nous a fait vivre. Pas pour le plaisir. Pas par cruauté. Mais pour retrouver un semblant de justice, un soupçon de contrôle, une illusion de réparation.

Tromper quelqu’un qui nous a trompé, ce n’est pas juste un acte. C’est une réaction émotionnelle. Un cri intérieur. Une manière de dire : « Moi aussi, j’existe. Moi aussi, j’ai mal. Et je ne veux plus subir. »

Mais ce choix, aussi impulsif soit-il, n’est jamais neutre. Il laisse des traces. En toi. Dans la relation. Et dans ce que tu veux devenir.

Ce n’est pas une revanche, c’est une fuite

Sur le moment, ça peut sembler libérateur. Tu crois reprendre le pouvoir. Tu crois redresser la balance. Mais en réalité, tu ne fais que répondre à la douleur par une autre douleur. Tu reproduis ce que tu as détesté. Tu deviens acteur d’un scénario que tu voulais fuir.

Tromper pour se venger, c’est comme boire de l’eau salée quand on meurt de soif. Tu crois que ça t’apaise, mais au fond, ça t’assèche encore plus. Parce que tu sais que ce n’est pas toi. Parce que tu sens que ça ne règle rien. Parce que ça te tire vers une version de toi que tu ne respectes pas.

Tu veux te faire respecter, mais à quel prix ?

Quand quelqu’un t’a trompé, ton estime de toi en prend un coup. Tu te demandes si tu as été suffisant. Si tu aurais dû voir venir. Si tu aurais pu empêcher ça. Et là, dans ce vide intérieur, l’idée de le ou la tromper à ton tour apparaît comme un levier. Un moyen de reprendre le dessus.

Mais est-ce vraiment ce respect que tu veux ? Un respect arraché par la peur ou la blessure ? Ou un respect qui commence par toi ? Celui que tu t’offres quand tu refuses de devenir ce que l’autre a été. Quand tu choisis de ne pas salir ta propre valeur pour rendre la pareille.

Tu crois que tu vas mieux dormir après ?

Il y a une illusion tenace : que la vengeance calme la douleur. Qu’elle referme la plaie. Mais souvent, ce n’est pas ce qui se passe. Parce que tu ajoutes une nouvelle couche de culpabilité. Parce que tu sens, au fond de toi, que tu t’es trahi toi-même.

Et tu penses que l’autre va comprendre ? Qu’il ou elle va s’excuser en réalisant ce que ça fait ? Peut-être. Mais il ou elle peut aussi s’en foutre. Te renvoyer la balle. Ou simplement disparaître. Et là, tu restes seul avec ton geste. Ton choix. Et cette impression amère que la douleur est toujours là… en pire.

Ce que tu perds vraiment

Tromper pour égaliser, c’est parfois perdre ce que tu avais de plus précieux : ta paix intérieure. Ton alignement. Ta capacité à te regarder dans le miroir et à dire : « J’ai souffert, mais je n’ai pas cédé à la laideur. »

Ce que tu perds aussi, c’est une chance de te reconstruire autrement. De mettre tes limites. De dire stop. De partir, s’il le faut. Mais en gardant la tête haute. Parce que parfois, la vraie victoire, ce n’est pas de rendre les coups. C’est de ne pas devenir ce qui t’a brisé.

Mais tu as le droit d’être en colère

Ne te méprends pas : ta douleur est légitime. Ta colère, ton envie de frapper fort, tout ça est humain. Et tu as le droit de ressentir tout ça. Mais ce que tu en fais, là est le vrai pouvoir. Tu peux la transformer. L’écrire. La hurler. La pleurer. Mais tu n’es pas obligé de la traduire par un geste qui ne te ressemble pas.

Tu n’es pas obligé de te faire du mal pour faire mal à l’autre. Tu n’es pas obligé de salir ton histoire pour prouver que tu souffres. Tu peux décider d’honorer ce que tu ressens… sans t’abîmer encore plus.

Ce que ce choix dit de toi…

Ce choix dit peut-être que tu souffres, oui. Mais il dit aussi à quel point tu tiens à toi. Ou pas. Il dit si tu choisis la réaction ou la reconstruction. Il dit si tu laisses l’autre encore te contrôler, même à travers ta vengeance.

Tromper quelqu’un qui t’a trompé, ce n’est pas juste une histoire d’égalité. C’est une question d’alignement. D’intégrité. D’amour de soi. Et parfois, l’acte que tu crois libérateur est en fait une autre forme de prison. Celle où tu continues à vivre selon la blessure, au lieu de vivre selon la guérison.

Tu peux choisir autre chose

Tu peux choisir de parler. De poser des mots. De te faire accompagner. De mettre des limites. Tu peux choisir de guérir. Vraiment. Pas vite. Pas en surface. Mais profondément. En reprenant possession de ta vie, de ton cœur, de ton espace.

Parce qu’au fond, tu mérites mieux. Tu mérites mieux que de te perdre pour punir. Mieux que de t’abîmer pour égaliser. Tu mérites d’avancer, libre, lucide, entier. Même si ça prend du temps. Même si c’est inconfortable.

Tu n’es pas obligé de répondre à la blessure par une blessure

Tu peux aussi répondre par un choix fort. Un choix de respect. Un choix de conscience. Un choix qui dit : « J’ai mal, mais je refuse de devenir ce que je ne supporte pas. » Et ce choix-là, c’est une vraie puissance. Pas une faiblesse. Une puissance tranquille. Celle qui reconstruit. Celle qui guérit.

Si tu sens que cette douleur t’a éloigné(e) de toi-même, que tu as besoin de retrouver ton axe, ta voix intérieure, ta clarté… je te recommande les 52 semaines pour reprendre le pouvoir sur ta vie. Ce programme a été conçu par Francis Machabée, une personne que je respecte profondément pour sa façon humaine, sensible et lucide d’accompagner les autres. Il ne te dira pas quoi faire. Il t’aidera à mieux entendre ce que toi, tu veux vraiment. Et à t’y reconnecter.

À lire aussi : 6 pensées cachées dans la tête d’une personne qui trompe Parce que parfois, pour vraiment comprendre ce qu’on a vécu, il faut oser regarder aussi l’autre côté. Ce qui se joue dans l’esprit de celui ou celle qui trahit, ce qu’il fuit, ce qu’il croit régler… et ce qu’il détruit sans toujours le savoir. Un article lucide, dérangeant et nécessaire.

Par Gabriel Tellier

Gabriel Tellier bouscule les certitudes et pousse à l’action. Avec un regard lucide et des conseils concrets, il aide à mieux comprendre ses blocages, à se remettre en question et à avancer vers une vie plus épanouissante.