À toi qui termines l’année avec le cœur fatigué : il est temps que tu saches ça

Il y a des fins d’année qui passent comme un souffle léger, et il y a celles qui t’écrasent un peu plus que tu ne veux l’admettre. Celles où tu arrives au dernier jour en te disant que tu n’as plus vraiment d’énergie, plus vraiment de force, plus vraiment d’élan. Celles où tu regardes tout ce que tu as traversé et tu te demandes comment tu as fait pour tenir aussi longtemps sans t’effondrer complètement. Et même si tu continues de sourire, quelque part en toi, il y a quelque chose qui s’est assis par terre et qui n’a plus envie de se relever tout de suite.

Ce que j’aimerais que tu saches, c’est que ce cœur fatigué que tu portes… ce n’est pas un signe de faiblesse. C’est un signe de survie. Tu ne t’en rends pas compte parce que tu passes ton temps à encaisser, à avancer, à faire ce que tu dois faire même quand tu n’as plus grand-chose dans le réservoir. Mais il y a des moments où ton cœur ne criera pas, ne s’effondrera pas, ne fera pas de drame. Il va juste s’épuiser doucement, comme une lumière qui baisse sans s’éteindre. Et ce genre de fatigue-là, c’est la plus lourde, parce qu’elle ne se voit pas. Tu la portes seul.

Tu as traversé des choses cette année. Même si tu minimises, même si tu dis que ce n’est pas si grave, même si tu continues de fonctionner normalement. Oui, tu as avancé, mais regarde ce que ça t’a coûté. Regarde ce que tu as tenu pour ne pas perdre pied. Regarde tout ce que tu as encaissé sans personne pour t’attraper. Les blessures invisibles demandent souvent le plus de courage. Et toi, tu as continué malgré elles. Tu t’es levé chaque matin. Tu as affronté ce qu’il fallait affronter. Tu as même réussi à aimer, à donner, à espérer, alors que ton cœur avait parfois envie de dormir pendant un an.

Il est temps que tu reconnaisses ça. Il est temps que tu comprennes que tu n’es pas en train d’échouer. Tu es en train de survivre à des choses que beaucoup ne supporteraient même pas une semaine.

Il y a cette fatigue intérieure que tu n’expliques pas aux gens parce qu’ils ne comprendraient pas. Ils te diraient de te reposer, de prendre soin de toi, comme si ça réglait toute l’histoire. Mais ils ne comprennent pas que ce n’est pas ton corps qui est fatigué. C’est ton cœur. Et ça, ça ne se répare pas en dormant huit heures. Ça se répare en arrêtant de t’abandonner. Ça se répare quand tu acceptes de ne plus tenir tout le monde tout le temps. Ça se répare quand tu cesses de croire que tu dois être fort pour mériter quelque chose.

Tu as le droit d’être épuisé. Tu as le droit d’être déçu. Tu as le droit d’avoir perdu quelques illusions cette année. Tu as même le droit de ne pas savoir où tu vas. Ce n’est pas un signe que tu perds ta vie. C’est un signe que tu es en train de la sentir pour vrai. On n’est pas supposé avancer en ligne droite. On n’est pas supposé avoir toutes les réponses. La vie te casse, t’étire, te secoue, et parfois elle te laisse par terre juste assez longtemps pour que tu te demandes si tu vas te relever. Mais regarde-toi. Tu es encore là.

Ce que j’aimerais que tu saches avant d’entrer dans une nouvelle année, c’est que tu n’as rien à prouver. Pas à quelqu’un d’autre. Pas au monde. Pas même à toi. Tu n’as pas besoin de commencer l’année avec des résolutions parfaites, avec un cœur réparé, avec un plan clair pour les douze prochains mois. Tu dois juste commencer l’année en arrêtant de mettre des poids dans ton sac. Tu ne réalises pas à quel point tu t’es chargé. Les attentes des autres. Les déceptions que tu n’as jamais digérées. Les sentiments que tu as cachés. Les choses que tu n’as jamais dites. Les blessures que tu as rangées dans ton silence.

Ce n’est pas de l’échec. C’est de l’humanité.

Tu n’as pas besoin de devenir quelqu’un de nouveau demain matin. Tu as juste besoin de te rapprocher un peu plus de la personne que tu es vraiment. De celle que tu as peut-être oubliée, noyée dans l’effort, dans les relations qui t’ont abîmé, dans les attentes impossibles que tu portes depuis trop longtemps. Le cœur se fatigue quand il doit jouer un rôle trop longtemps. Peut-être que cette année, tu t’es oublié un peu trop souvent. Peut-être que tu t’es trahi sans le voir. Peut-être que tu as offert ton énergie à des gens qui n’avaient pas la capacité de la recevoir.

Tu ne peux pas changer tout ça en un jour. Mais tu peux décider que ça s’arrête là. Aujourd’hui.

La vérité, c’est que ton cœur n’est pas fatigué parce qu’il est faible. Il est fatigué parce qu’il a trop aimé, trop espéré, trop porté. Et il serait peut-être temps que quelqu’un prenne soin de lui. Et cette personne, ça doit être toi. Tu as donné assez. Tu t’es battu assez. Tu as tenu assez. Maintenant, il est temps de te ramener doucement vers toi. Lentement. Sans t’obliger. Sans te brusquer. Avec un peu de tendresse pour cette partie de toi qui a survécu à des tempêtes que personne n’a vraiment vues.

Et si tu sens que ton cœur aurait besoin d’un espace pour se déposer après tout ce qu’il a traversé, j’aimerais te proposer quelque chose qui peut vraiment t’aider à te reconnecter à toi-même. Francis Machabée, dont l’approche en psychologie positive m’inspire depuis longtemps, a créé un parcours d’exercices simples mais étonnamment puissants. Ce sont de petites pratiques pour t’aider à retrouver ton centre, à t’écouter sans te juger, à te reconstruire doucement.

Tu ne termines pas l’année brisé. Tu la termines conscient. Et même si ton cœur est fatigué, il est encore vivant. C’est ça qui compte. Le reste, tu vas le reconstruire à ton rythme.

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Par Gabriel Tellier

Gabriel Tellier bouscule les certitudes et pousse à l’action. Avec un regard lucide et des conseils concrets, il aide à mieux comprendre ses blocages, à se remettre en question et à avancer vers une vie plus épanouissante.